La situation du journaliste rwandais Dieudonné Niyonsenga n’a pas évolué en 2024-2025. Il demeure emprisonné au Rwanda de manière arbitraire et les violences qu’il a subies, à plusieurs reprises en détention, n’ont pas fait l’objet d’enquêtes ni de sanctions à l’encontre de leurs auteurs. L’ACAT-France continue à suivre son cas et à appeler à sa libération.
Le militant anglophone et défenseur des droits humains, Abdul Karim Ali, refuse de comparaître devant la justice camerounaise pour les accusations d’ « hostilités contre la patrie, sécession, défaut de déclaration et rébellion » dont il fait l’objet depuis son emprisonnement en 2022. Dans un communiqué publié par son avocat, Maître Joseph Awa Fru, Abdul Karim Ali déclare ne plus reconnaître la légitimité des tribunaux camerounais, notamment les juridictions militaires. Se considérant comme un ressortissant du Sud-Cameroun, il exige sa libération et son retour dans sa région d’origine. Il appelle également à la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques liés à la crise anglophone. Cette prise de position radicale fait suite à ses années de militantisme en faveur d’une résolution négociée du conflit. L’ACAT-France continue à suivre son cas et à appeler à sa libération.
Plus de 4 ans après la manifestation où Wendy Galarza a été blessée par balle par les forces de l’ordre à Cancún, la justice se fait toujours attendre pour elle et les autres survivants victimes de détention arbitraire et torture. Début novembre 2024, le Comité de Victimes a brièvement bloqué quelques routes de la zone hôtelière de Cancún pour exiger la réparation intégrale des dommages causés. Le Comité revendique la mise en œuvre intégrale des recommandations de la Commission des Droits Humains de l’État de Quintana Roo, notamment la poursuite des investigations concernant les policiers impliqués. À ce jour, malgré les 13 dépôts de plainte, seuls 3 dossiers d’enquête ont été ouverts. De plus, les autorités judiciaires ont octroyé une suspension conditionnelle du procès aux mis en cause. Cette suspension conditionnelle est une mesure alternative à la peine dont l’objectif est d’éviter la sanction punitive et encourager la réparation des dommages. Or, le Comité considère que la réparation estimée est insuffisante. Wendy Galarza, représentante du Comité de Victimes, reste engagée pour assurer la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition de telles violations des droits humains, dans un pays où l’usage de la torture par les forces de l’ordre est généralisé.
A la suite d’un procès initié plus de 13 ans après la disparition forcée de 8 membres de la famille Muñoz, Víctor N, seul accusé dans l’affaire, a été condamné à 25 ans de prison début janvier 2025. Le Tribunal a également responsabilisé l’État mexicain pour son incapacité à prévenir les violations des droits humains et son rôle dans les difficultés d’accès à la justice et à la réparation intégrale. À ce titre, il devra réparer les dommages matériels et immatériels subis par la famille. Malgré cette condamnation, produit de l’opiniâtreté de la famille dans sa quête de vérité et de l’accompagnement du CEDEHM, partenaire de l’ACAT-France, aucune information supplémentaire n’a été obtenue sur le devenir du fils de Luisa et Fernando, ni sur les 7 autres membres de la famille Muñoz disparus forcés depuis 2011.Luisa et Fernando ne se reposeront pas tant que les responsables de la destruction de leur famille ne seront pas identifiés, et tant que Luis ne sera pas retrouvé.
Depuis la mobilisation de l’ACAT-France en faveur de Saïda El Alami lors de la Nuit des Veilleurs 2024, sa situation a évolué favorablement, car elle a bénéficié d’une grâce royale du roi du Maroc, Sa Majesté Mohammed VI, le 30 juillet 2024. En effet, chaque année, à l’occasion de la fête du trône, une grâce royale permet la libération de plusieurs prisonniers, principalement de droit commun. C’est une manière pour le monarque d’exprimer sa bienveillance envers ses sujets. L’année 2024, qui marque les 25 ans d’accession au pouvoir du roi Mohammed VI, a favorisé la circulation d’informations concernant la libération de prisonniers de conscience. Parmi les personnes libérées figure Saïda El Alami, une militante marocaine des droits humains que l’ACAT-France suit depuis plus d’un an et qui fait partie des victimes soutenues dans le cadre de la Nuit des Veilleurs 2024.L’ACAT-France se réjouit de cette libération, mais reste vigilante et continue de demander la libération des prisonniers de conscience encore détenus de manière arbitraire au Maroc.
Zeynab Jalalian est la plus ancienne prisonnière de conscience en Iran et la seule prisonnière politique à avoir été condamnée à perpétuité pour ses activités en faveur des femmes et des jeunes filles kurdes. Depuis la mobilisation en sa faveur lors de la Nuit des Veilleurs en 2024, sa situation n’a malheureusement pas évolué favorablement. Pire, dans le contexte actuel de répression sanglante de toute voix dissidente en Iran, les pressions sur Zeynab Jalalian se sont accentuées. Pendant et après son arrestation, elle a subi de graves tortures physiques, entraînant des troubles de la vue. Depuis, elle a développé des troubles visuels, de l’asthme, des problèmes rénaux et gastro-intestinaux, et a souffert pendant des années du manque de soins médicaux de la part des autorités pénitentiaires.Le samedi 14 décembre 2024, elle s’est vu refuser un traitement médical sur ordre des autorités de la prison de Yazd. De plus, depuis le 22 septembre 2024, ces mêmes autorités lui ont interdit de recevoir des visites de sa famille. Zeynab Jalalian, qui a été exilée à la prison de Yazd il y a cinq ans, n’a pas pu voir sa famille depuis son transfert. Elle souffre également de fortes douleurs au côté droit. Lors d’une tomodensitométrie à l’hôpital, les gardiens de prison ont refusé d’enlever ses menottes et ses entraves aux jambes, la forçant à subir la procédure avec des moyens de contention. L’état physique de Mme Jalalian s’est aggravé au cours des derniers mois en raison des fortes douleurs qu’elle ressent au niveau du côté droit. Les autorités de la prison de Yazd lui ont refusé l’accès aux soins médicaux nécessaires. Malgré ces conditions de détention sévères, son engagement et son combat pour l’égalité et la liberté ne faiblissent pas. Le 26 février 2025, à l’occasion de l’anniversaire de son transfert à la prison de Yazd, Zeynab Jalalian a envoyé un message de soutien à la résistance iranienne et, dans une lettre, elle a appelé les peuples de Rojhilat et d’Iran à unir leurs voix contre les exécutions, les arrestations et la pauvreté.
L’ACAT-France soutient le peuple iranien qui se lève avec courage face à un régime qui étouffe les voix de la liberté, tout en continuant de suivre la situation de Zeynab Jalalian.
Wu Xianle, 57 ans, était membre du Parti communiste et travaillait pour le compte de l’ancien président chinois Hu Jintao. Personne ne sait, à part ses juges et les autorités chinoises, pourquoi Wu Xianle, qui évoluait naguère dans les hautes sphères du Parti communiste chinois (PCC), risque de passer la prochaine décennie en prison. « Secret d’État, on n’a pas le droit d’en dire plus ! », a déclaré à sa famille l’avocat commis d’office chargé de le défendre lors d’un simulacre de procès à huis clos. En février 2022, M. Wu a été condamné à onze années de détention. Marié à un Français, son conjoint, François Dupouy, se dit « sidéré » par la lourdeur d’une telle peine. Tout porte à croire qu’il a été emprisonné en raison de son orientation sexuelle, étant donné que le mariage entre personnes de même sexe n’est pas légal en Chine.
Depuis la mobilisation de l’ACAT-France lors de la Nuit des Veilleurs 2024, sa situation n’a guère évoluée, et aucune information ne filtre sur son état, malgré la mobilisation internationale autour du cas de Wu Xianle.
L’ACAT-France se mobilise auprès des autorités françaises concernant le cas de Wu Xianle et continue de demander aux autorités chinoises, sa libération immédiate et inconditionnelle.
Détenue depuis près de cinq ans, la journaliste et écrivaine vietnamienne Pham Doan Trang purge actuellement une peine de neuf ans de prison pour des charges de “propagande anti-gouvernementale” montées de toute pièce.
Pham Doan Trang a été arrêtée à son domicile de Hô Chi Minh-Ville, dans le sud du pays, en octobre 2020. Elle a été condamnée à neuf ans de prison par le tribunal populaire de Hanoï en décembre 2021, en raison de ses activités de journaliste indépendante et de défenseure des droits humains. Elle a été accusée de « crimes » d’écriture et de « propagande anti-État ». Après avoir été détenue au secret pendant plus d’un an, sa condamnation a été prononcée pour “propagande anti-gouvernementale”.
Malgré la mobilisation internationale d’Organisations de défense des droits humains telles que Reporters sans Frontières, Amnesty International et l’ACAT-France, notamment lors de la Nuit des Veilleurs 2024, elle purge toujours sa peine dans des conditions difficiles.
L’ACAT-France continue de se mobiliser aux côtés de ces associations et demande au régime vietnamien de la libérer immédiatement.