Román est pêcheur et guide écotouristique œuvrant pour la conservation de la mangrove et la protection des zones naturelles. Il subit depuis plusieurs années des menaces téléphoniques et a été dépossédé de son lieu de travail sur la plage.
Saúl est paysan et, depuis 2022, il représente plus de 200 familles revendiquant la possession de 1452 hectares de forêts, lagunes et plages dont elles ont été dépossédées fin 2023. Son rôle de porte-parole dans un conflit foncier opposant depuis 1972 la communauté indigène à une société privée lui a valu d’être harcelé, menacé de mort et criminalisé.
Région côtière attirant de voraces intérêts privés, l’Isthme de Tehuantepec est marqué par les tentatives de dépossession et de criminalisation des défenseurs de l’environnement. Román et Saúl sont deux exemples de résistance face à la déprédation de leur territoire. Ils font partie des 21 membres de la communauté déclarés coupables du délit de dépossession aggravée de terres à l’encontre d’une société privée agricole et d’élevage.
Le harcèlement judiciaire des défenseurs du droit à la terre et des droits des peuples autochtones au Mexique vise, au-delà de la réduction au silence des personnes et communautés spécifiquement visées, l’intimidation générale de la résistance aux projets extractivistes. Entre mai 2021 et mai 2024 plus de 200 intimidations, menaces et agressions physiques envers les défenseurs de l’Isthme de Tehuantepec ont été recensées.
En décembre 2024, les membres de la communauté Chontal el Coyul ont dénoncé l’abattage massif d’arbres natifs sur leur territoire et l’extraction de matériaux de la plage pour la construction d’un complexe résidentiel sur cette zone déforestée. Malgré les risques, dans un des pays les plus dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement, Román et Saúl restent engagés pour la justice environnementale et sociale.
© DR/ Frontline Defenders
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