En novembre 2022, Manahel est incarcérée et, entre novembre 2023 et avril 2024, elle subit une disparition forcée, période durant laquelle sa famille n’a pas pu la contacter. Le 14 avril 2024, après plus de cinq mois d’isolement, elle parvient enfin à joindre sa famille, décrivant des conditions de détention inhumaines. Elle révèle avoir été victime de violences physiques, ayant subi des agressions qui lui ont causé une jambe cassée, sans accès à des soins médicaux.
Le 9 janvier 2024, lors d’une audience secrète, Manahel est condamnée à 11 ans de prison pour des « infractions terroristes », uniquement pour s’être exprimée sur les réseaux sociaux. Sa détention est marquée par des abus répétés, y compris des tortures et des mauvais traitements infligés par des codétenues et des gardiennes de prison. Sa santé suscite de vives inquiétudes, notamment en raison d’un diagnostic de sclérose en plaques, qui apparaît après l’arrestation de sa sœur, Mariam al-Otaibi, également militante des droits humains.
L’histoire de Manahel al-Otaibi illustre les dangers auxquels font face les militants des droits humains en Arabie saoudite. Malgré la façade libérale affichée par le prince Mohammed Ben Salman (connu sous l’acronyme MBS), la réalité est tout autre, marquée par l’instauration d’une politique autoritaire, caractérisée par des arrestations et la répression des voix dissidentes.
En 2017, une série d’arrestations a visé des religieux, des intellectuels et des activistes critiques de la politique saoudienne. En 2018, la répression s’est intensifiée, ciblant des défenseurs des droits des femmes, des opposants et des activistes. En 2024, un record de 338 exécutions a eu lieu dans le pays, représentant une forte augmentation par rapport à 2023, où 172 exécutions avaient été enregistrées. Cela fait de l’Arabie saoudite le pays ayant exécuté le plus de prisonniers en 2024.
L’ACAT-France demande la libération immédiate et inconditionnelle de Manahel al-Otaibi, ainsi que de toutes les personnes actuellement détenues de manière arbitraire et condamnées injustement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux. Les autorités saoudiennes doivent informer sur son lieu de détention, garantir sa sécurité et son bien-être, et lui assurer un accès à des soins de santé appropriés.
© Photo privée /profil instagram
Pour lui écrire :
ACAT-France
7 Rue Georges Lardennois
75019 Paris
L’ACAT-France transmettra