Dans la nuit du 9 juillet 2024, aux alentours de 22 heures, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah ont été enlevés à Conakry par un groupe d’hommes armés, dont certains en uniforme des Forces spéciales et du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). Le troisième homme enlevé avec eux, Mohamed Cissé, a été libéré le lendemain. Il vit depuis, dans la clandestinité, en exil, craignant pour sa sécurité.
Le 17 juillet 2024, le procureur de la Cour d’appel de Conakry a publié un communiqué affirmant qu’aucune autorité judiciaire n’avait procédé à leur arrestation et qu’une enquête avait été ouverte. Pourtant, jusqu’à ce jour, aucun résultat relatif à l’enquête n’a été communiqué. Les familles, les avocats et les témoins n’ont jamais été contactés par la justice. Il existe une crainte réelle que cette enquête n’ait jamais été menée. Le 28 novembre 2024, Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, a publié une communication appelant les autorités guinéennes à fournir des informations sur l’enquête. Aucune réponse n’a été donnée.
La Guinée est liée par plusieurs instruments juridiques internationaux, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui l’oblige à protéger le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes. En tant que membre de l’Union Africaine, la Guinée doit également respecter les normes de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui condamne la torture et les disparitions forcées. Le pays a l’obligation de prévenir, enquêter et sanctionner les disparitions forcées, et de garantir des réparations aux victimes.
L’ACAT-France appelle les autorités guinéennes à garantir le droit à la vérité aux familles d’Oumar Sylla et de Mamadou Bah. Elles doivent rapidement mettre en place une enquête indépendante, avec une composante internationale, visant à établir les circonstances entourant l’enlèvement d’Oumar Sylla et de Mamadou Bah, déterminer ce qu’il est advenu d’eux et poursuivre les auteurs et responsables présumés de leur disparition forcée.
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