Le 8 novembre 2024, Julia a quitté son domicile avec son chien pour aller chercher des animaux égarés. Elle n’est jamais revenue. L’un de ses fils a déclaré avoir retrouvé, deux jours après la disparition, des traces de pas près de traces d’un véhicule.
Inlassable défenseure de l’environnement, Julia n’était pas uniquement la présidente mais aussi la représentante légale d’une communauté reconnue en 2014 par la Corporation Nationale de Développement Indigène (CONADI), agence gouvernementale chargée d’enregistrer les communautés et associations autochtones.
Les menaces à son égard ont commencé en 2018, lorsqu’une partie des terres entretenues par la communauté de Putreguel sont devenues la propriété de Juan Carlos Morstadt Anwandter, puissant éleveur, entrepreneur agricole et forestier. La CONADI n’a jamais informé la communauté de ce changement.
Si le Président chilien, Gabriel Boric a affirmé son engagement pour retrouver Julia Chuñil, les proches de la militante dénoncent la lenteur et les défaillances des investigations. Début mars 2025, des médias ont révélé que les carabiniers auraient identifié des traces de sang appartenant à Julia dans le logement qu’elle partage avec sa fille et son gendre. Plusieurs organisations de défense des droits humains craignent un montage politico-médiatique destiné à accuser sa famille.
Exproprié durant la Réforme Agraire, reprivatisé à la suite du coup d’État en 1973, ce site, et la disparition de Julia Chuñil s’inscrivent dans une longue histoire de dépossession, de criminalisation et de violences à l’égard des Mapuche au Chili, notamment durant la dictature militaire. La famille de Julia et des centaines d’organisations de défense des droits humains, dont l’ACAT-France, exhortent le gouvernement chilien à agir pour la retrouver et identifier les responsables de cette disparition.
© DR/ Photo privée
ACAT-France
7 Rue Georges Lardennois,
75019 Paris
L’ACAT-France transmettra