1 Seigneur, qui vois ma peine,
Ne me prends point en haine,
Comme un juge irrité !
Apaise ta colère !
Ne sois pas si sévère
Que je l’ai mérité !
2 Mon Dieu, mon espérance,
Faut-il que la souffrance
Me tienne à sa merci ?
Eloigne, en ta tendresse,
Mon trouble, ma tristesse,
Ma crainte, mes soucis.
3 Daigne enfin, dans ta grâce,
Tourner vers moi ta face :
Je tremble devant toi !
Malgré ma faute extrême,
Pour l’amour de toi-même,
O mon Dieu, sauve-moi !
4 Quand il repose en terre,
Un mort, que peut-il faire
Pour honorer ton nom ?
Peut-il chanter ta gloire,
Et garder la mémoire
De son Dieu juste et bon ?
5 Mais quand vers toi je crie,
Seigneur, quand je te prie,
Tu daignes m’écouter.
Dans ton amour immense
Je trouve l’espérance
D’être enfin délivré.
Clément Marot – Genève 1542