Prions pour que Dieu nous apprenne à refuser l’absurdité d’un
monde qui nous oppose les uns aux autres, qui nous aveugle au
point que nous ne sachions plus que nous sommes enfants d’un
même Père.
Prions le Seigneur pour qu’il éloigne de nous cette volonté
insidieuse de dominer l’autre, de gagner toujours plus et de
considérer celui que nous rencontrons sur notre chemin comme
un gêneur, comme quelqu’un qui empiète sur notre territoire,
sur nos droits et pourquoi pas sur notre liberté.
Prions le Seigneur pour qu’il nous apprenne à regarder l’autre
comme celui qui est précieux devant Dieu.
Prions le Seigneur de faire naître en nous une volonté de
vigilance qui nous amène à nous opposer à toute déclaration
abusive, d’où qu’elle vienne, et qui nous permette de juger ,non
les personnes mais les forces du mal, les lois, les décisions, les
décrets qui excluent et rejettent les hommes sans tenir compte
de la dignité qu’ils ont reçue de Dieu.
Donne-nous, Seigneur, d’avoir une attitude responsable
vis-à-vis de ceux à qui nous avons confié la responsabilité de
mener la vie de nos communes, de nos régions, de nos pays,
en particulier pour tout ce qui concerne les difficultés que
rencontrent les plus faibles, les plus pauvres, les étrangers, les
membres de minorités.
Donne-nous de savoir risquer notre temps et notre tranquillité
pour permettre à tous d’être considérés comme tes enfants.
Donne à nos Eglises la volonté de s’unir pour agir ensemble et
lutter ainsi en unissant leurs forces contre toute la puissance
de division de celui qui veut nous opposer les uns aux autres.
Que dans toutes les contrées du monde, par la force de Ton
Esprit, les Eglises créent des organes d’accueil, d’entraide et de
conseil pour les plus faibles ; que naissent des associations qui,
ensemble, utilisent tous les moyens possibles pour venir en aide
à ceux qui sont exclus.
Seigneur, devant cette tâche que Tu nous confies, nous sentons
notre faiblesse, mais c’est Toi et Ton amour pour tous les hommes
qui sont notre unique assurance et toute notre espérance.
Bertrand de Luze
Courrier de l’ACAT octobre 1996