La foi ne consiste pas à trouver, mais à chercher. Les plus grands
croyants sont d’infatigables chercheurs. On se souvient de la parole de
Dieu à saint Augustin : Tu ne me chercherais pas si Tu ne m’avais pas
trouvé ! Le célèbre docteur de la foi note ailleurs que le désir, c’est la
profondeur du cœur. Et saint Bernard après lui : Comment assigner un
terme à la quête de celui qui cherche ?
C’est par le désir, et non par la
marche, que l’on va vers Dieu. Loin d’apaiser l’ardeur du désir, le
bonheur d’avoir trouvé l’avive. Plénitude de la joie, serais-tu extinction
du désir ? Non, car tu es semblable à l’huile jetée sur le feu. Le désir
est une flamme.
Et si les bougies de Noël ranimaient en nous la flamme du désir de Dieu ?
Car on peut faire de ses doutes autant d’excuses, aisément trouvées,
pour demeurer sur place : c’est l’ironie morose des sceptiques. Ou,
tout au contraire, autant de prétextes pour interroger, creuser, aller
de l’avant : c’est la flamme des ardents. Ton désir, c’est ta prière, écrit
encore saint Augustin.
À la lumière douce et fragile des bougies, nous pouvons regarder avec
plus d’indulgence le visage des autres et en soi-même, et nous
interroger avec plus d’empressement sur le sens ultime de la vie ici
bas. La flamme de la bougie n’agresse pas : elle brûle silencieusement,
tant qu’il y a de la cire. Ainsi le cœur qui aime, tant qu’il y a en lui le
désir.
Pour que le voyageur ne se perde pas dans la nuit de Noël, et que le
vagabond trouve un feu près duquel se réchauffer, on allumait jadis
une lanterne dans les chaumières, que l’on déposait sur le bord de la
fenêtre à la nuit tombée. Pour appeler Dieu et accueillir sa naissance,
il faut qu’une flamme de grand désir en nous soit allumée.
Philippe Baud, prêtre suisse