Les déportés criaient vers toi dans leur détresse et les prophètes les consolaient pour tant d’années angoissantes.
Ils leur annonçaient une Jérusalem glorieuse qui les rassemblerait en un bonheur sans fin.
Moi aussi, je crie vers Dieu dans la détresse arraché à mon soleil, à ma terre, à ma famille, étranger au pays des riches, inadapté au travail et aux gens qui m’entourent.
Par quelle route rentrerai-je à Jérusalem ? Lequel des miens m’attendra sur le seuil de la porte ?
Moi aussi, je crie vers Dieu dans ma détresse numéro anonyme de ce monde sans poids dans les décisions des puissants aliéné à moi-même, à mon avenir.
Par quelle route rentrerai-je à Jérusalem ? Qui m’y inscrira en citoyen digne et libre ? Moi aussi, je crie vers Dieu dans ma détresse qui paye à fond perdu le prix de l’existence, la peau déchirée par les barbelés l’avenir déchiré par les tortures. Par quelle route rentrerai-je à Jérusalem ? Qui pourra offrir sa vie pour plus de paix et d’amour ?
Moi aussi, je crie vers Dieu dans ma détresse jeté dans un monde sans visage, balloté et dispersé, inquiet et ignorant, jour après jour cherchant un ailleurs.
Par quelle route rentrerai-je à Jérusalem ? Qui restaurera le droit ?
Rejeté par les siens, incompris de ses proches, abandonné de Dieu, Jésus lui-même a crié vers son Père dans sa détresse, rêvant d’une Jérusalem où il rassemblerait ses frères, d’une route où tous les hommes se mettraient à sa suite.
Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau inspire en nous un Esprit magnanime et la Jérusalem que ton Fils édifie sera d’autant plus belle que ses pierres seront vérifiées à l’épreuve de la fidélité et taillées au feu de l’amour.
Extrait de « Livre de la prière » Editions Centurion