BURUNDI
Après 430 jours de prison, Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi, les quatre journalistes d’Iwacu (média indépendant burundais), ont été libérés le 24 décembre 2020 à la suite d’une grâce présidentielle accordée par le nouveau président Évariste Ndayishimiye.
Accusés d’ « atteinte à la sureté de l’État », ils avaient été arrêtés le 22 octobre 2019 et condamnés à deux ans et demi de prison à l’issue d’une procédure judiciaire inique, confirmée en appel, où leurs droits n’ont pas été respectés.
L’ACAT-France se réjouit de ces libérations.
GABON
À l’issue de son procès en appel, le 18 janvier 2021, au palais de justice de Libreville, la peine de six ans de prison ferme a été confirmée pour l’opposant Bertrand Zibi Abeghe. Poursuivi pour « détention illégale d’arme à feu, instigation aux violences et voie de fait », Bertrand Zibi a décidé de se pourvoir en cassation. « Il va épuiser toutes les voies de droit qui s’offrent à lui, pour que son honneur soit lavé » a indiqué son avocat sur RFI. Bertrand Zibi Abeghe est un prisonnier politique, détenu pour avoir démissionné du parti au pouvoir devant le président de la République Ali Bongo, en pleine campagne électorale, et pour avoir rejoint l’opposition. Longtemps incarcéré dans des quartiers disciplinaires au régime très dur, il a récemment été transféré dans un secteur moins exposé de la prison centrale de Libreville, extrêmement surpeuplée (4000 détenus pour 350 places). Il partage désormais une cellule avec 25 codétenus, il est le seul détenu d’opinion dans cette cellule.
L’ACAT-France continuera à dénoncer cette injustice.
CONGO-BRAZZAVILLE
Messieurs Céleste Nlemvo Makela, Parfait Mabiala, Franck Saboukoulou, Guil Miangué et Meldry Dissivoulou sont libres !
Le 4 décembre 2020, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Brazzaville a rendu un arrêt dans lequel elle « déclare irrecevable l’appel formalisé le 11 juin 2020, par le Ministère public contre l’ordonnance de mise en liberté provisoire de Messieurs Parfait Mabiala, Franck Saboukoulou, Guil Miangué et Meldry Dissivoulou, rendu par le Magistrat instructeur du 11ème cabinet du Tribunal de Grande instance de Brazzaville le 30 mars 2020″.
Ils restent encore poursuivis pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », une accusation extrêmement vague régulièrement utilisée par le régime de Denis Sassou Nguesso – qui cumule plus de trente-cinq ans de pouvoir – pour mettre en prison ses dissidents.
Il est probable que la procédure tombe « en sommeil » et qu’elle soit utilisée politiquement par le régime en place comme un moyen de pression sur ces quatre jeunes activistes pour qu’ils mettent un terme à leurs activités politiques et citoyennes en faveur du changement en République du Congo.
ETATS UNIS
L’exécution de David A. Sneed, prévue le 9 décembre 2020, a été repoussée par le gouverneur Mike DeWine au 19 Avril 2023. Agé de 58 ans, il est dans les couloirs de la mort depuis 34 ans.
ARABIE SAOUDITE
La pression s’accentue sur Riyad pour libérer les prisonniers d’opinion, suite à la publication des travaux d’Agnès Callamard, rapporteur spécial sur les exécutions sommaires au sujet de l’assassinat de Jamal Khashoggi mettant en cause la responsabilité de MBS. Mais Samar Badawi est toujours enfermée dans les geôles saoudiennes.
CHINE
Le 27 avril 2020, Wang Quanzhang a enfin pu retrouver son épouse et son fils à leur domicile pékinois, après quatre ans et demi de détention, dont trois années au secret. Libéré début avril 2020 dans un premier temps, il n’avait pu retrouver sa famille et c’est en raison de la maladie de son épouse qu’il a été autorisé à retourner à Pékin auprès de sa femme et de son fils. En juillet 2020, il a déposé plainte devant une juridiction de Pékin pour dénoncer les tortures et mauvais traitements qu’il a subis lors de la procédure menée contre lui. Il met en cause les autorités judiciaires de Tianjin qui avaient mené les poursuites à son encontre.
CHINE
Chen Qiushi enfin libre : après plus d’un an sans nouvelles, le journaliste-citoyen aurait retrouvé ses parents en septembre 2020.
Aujourd’hui, un de ses proches amis révèle la bonne nouvelle : vivant et en bonne santé, il serait placé sous résidence surveillée dans la ville de Qingdao, au domicile de ses parents. L’ACAT-France, qui s’est ardemment mobilisée pour sa libération, se réjouit malgré la vigilance à laquelle appellent les déclarations prudentes de son camarade.
Quant à Fang Bin, nous n’avons aucune nouvelle à ce jour. Lui seul était originaire de Wuhan. L’ACAT, toujours mobilisée pour obtenir sa libération, continue de plaider auprès des autorités et de lancer des appels à mobilisation.
VIETNAM
Nguyen Van Hoa, comme précisé dans l’Appel du Mois d’Avril 2021, est détenu depuis maintenant 4 ans pour avoir osé filmer des manifestations lors de la catastrophe environnementale de Formosa. Ses conditions d’incarcération restent dures, il a mené une grève de la faim en novembre 2020 avec d’autres prisonniers d’opinions d’An Diem, à laquelle il a mis fin après accord avec les autorités de la prison. Sa sœur, qui a pu lui rendre visite peu après, l’a trouvé affaibli. Il continue cependant à lutter pour l’amélioration des conditions de détention et un rapprochement de sa famille. Il est libérable en 2024.
EGYPTE
Arrêtés le 28 février 2019, l’actrice et défenderesse des droits humains Eman al-Helw et l’homme transgenre Hossam Ahmed ont été libéré.e.s sous contrôle judiciaire mi-septembre 2020.
MEXIQUE
En mai 2020, un appel soutenu par plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations Unies saisissait les autorités mexicaines sur les allégations de torture contre les frères Juan Antonio, Jesús Iván et Luis Adrián Figueroa Gómez. Normalement, l’Etat mexicain avait deux mois pour répondre à ce mécanisme des Nations Unies, mais un an après l’Etat n’a toujours pas répondu. Cela illustre le manque d’engagement des autorités mexicaines sur les drames que vivent de très nombreuses familles.