Le 4 juin 2019, l’ACAT a marqué le 30ème anniversaire du massacre de Tiananmen avec un mémorial éphémère représentant un tank sur la place de la République à Paris. L’idée était de reconstruire la photo emblématique d’un opposant pacifique, surnommé depuis « Tankman » faisant face à la colonne de chars envoyée pour réprimer le mouvement. Cette image (voir ci-dessous), demeure aujourd’hui méconnue par une grande partie de la jeune population chinoise grâce aux efforts constants du régime chinois pour l’effacer de la mémoire collective.
Il y a 30 ans, des étudiants, intellectuels et ouvriers chinois furent massacrés alors qu’ils manifestaient depuis le mois d’avril à Pékin et en particulier sur la place Tiananmen. Leurs revendications : la fin de la corruption et la mise en œuvre de réformes politiques et démocratiques. Si la répression causa un grand nombre de victimes civiles et fut suivie de nombreuses arrestations, il est encore aujourd’hui impossible de connaître le nombre exact de victimes. Cela fait 30 ans que Pékin verrouille toute information relative à cet événement.
Mais cette commémoration a tenu également à rendre hommage aux courageux dissidents chinois qui continuent à réclamer la justice et le respect des droits humains. « Par ce prisme, on veut célébrer aussi les nouvelles résistances en Chine que sont les journalistes, les avocats mais aussi les militantes féministes, les syndicalistes, les étudiants etc., qui malgré le fait que la société soit bien plus contrôlée et répressive qu’il y a 30 ans, continuent de faire vivre cet esprit de Tiananmen. » a expliqué Jade Dussart, responsable de l’Asie pour les Pôle Programmes et Plaidoyers de l’ACAT.
L’un de ces héros est Huang Qi, victime de la torture soutenue cette année-ci dans le cadre de la Nuit des veilleurs. Depuis son site 64Tianwang créé en 1998 (« 64 » en référence au 4 juin 1989 – jour du massacre de Tiananmen), Huang Qi a dénoncé pendant des années les exactions du régime chinois. En 2003, ravivant la mémoire de la terrible répression de Tiananmen, il écope de 5 ans de prison pour subversion. Puis, entre 2008 et 2011, il est à nouveau emprisonné pour avoir enquêté sur des failles d’infrastructures ayant potentiellement entraîné la mort de milliers d’écoliers lors d’un tremblement de terre au Sichuan en 2008. Incarcéré depuis 2016, il a indiqué avoir été torturé et soumis à des mauvais traitements en détention dans le but d’extorquer des aveux. Prions pour sa libération le 26 juin.
Pour en savoir plus sur l’histoire de Tiananmen et l’action de l’ACAT à ce sujet, c’est par ici : https://bit.ly/2KymtTB