Le défenseur des droits humains Nestor Nibitanga a été libéré le 27 avril 2021 dans le cadre d’une récente grâce présidentielle, après 4 années de détention arbitraire. L’ACAT-France, qui s’est mobilisée à plusieurs reprises en faveur de sa libération, se réjouit que Nestor Nibitanga puisse enfin retrouver la liberté et ses proches.
Après plus de deux ans de détention provisoire, Paul Chouta a été remis en liberté le 20 mai 2021, deux jours après sa condamnation par le Tribunal de Première Instance du Mfoundi à vingt-trois mois d’emprisonnement ferme. L’ACAT-France, qui s’était mobilisée pour dénoncer sa détention abusive, se réjouit de sa libération. Cependant, Le blogueur camerounais continue à faire l’objet d’intimidations et s’est fait violemment agressé début mars 2022. L’ACAT-France s’est préoccupée de sa sécurité sur les réseaux sociaux et a mobilisé ses militants à travers un appel à mobilisation. Les chancelleries européennes sur Yaoundé ont été alertées sur la situation de cet activiste.
Le 18 novembre 2021, Zhang Zhan a obtenu le prix Reporters Sans Frontières (RSF) pour la liberté de la presse. Par ailleurs, le 28 janvier 2022 sa mère a pu s’entretenir avec elle via un appel vidéo, au cours duquel elle a indiqué avoir cessé la grève de la faim qu’elle avait débuté plusieurs mois auparavant. En outre, le 12 février 2022, sa mère s’est entretenue avec son avocat. Toutefois, Zhang Zhan est toujours emprisonnée en Chine.
André Okombi Salissa est toujours maintenu arbitrairement en prison. En septembre 2021, les militants de l’ACAT-France se sont mobilisés à nouveau en faveur de sa libération via un appel à mobilisation. Jusqu’à ce jour, les plus hautes autorités congolaises sont sourdes aux multiples appels à la libération de cet opposant politique injustement emprisonné. Le 19 février 2022, le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a indiqué sur TV5 Monde ne pas être encore informé de l’Avis du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. Ses réponses aux questions relatives à la détention des prisonniers politiques au Congo sont restées évasives. Il a toutefois affirmé que les demandes de libération étaient perçues comme des « pressions ». Le 27 février, l’avocate d’André Okombi Salissa a réagi sur TV Monde à l’interview de Denis Sassou Nguesso pour rappeler le caractère arbitraire de la détention de son client et les atteintes au droit à un procès équitable de M. Salissa.
Si Ramy Kamel a été libéré le 8 janvier 2022, il est toujours poursuivi dans le cadre de l’affaire qui l’avait conduit à être placé en détention provisoire. Il lui est également interdit de quitter le territoire par mesure de sécurité. Ses avocats essayent d’obtenir l’abandon des poursuites à son encontre.
Depuis mars 2021, sa mère est à nouveau sans nouvelle de lui pendant plus de trois mois, craignant le pire pour son fils qui est dans un état de santé très préoccupant. Le 16 juillet 2021 enfin, elle reçoit un appel de Mohamed qui fait état d’une forte fièvre. Il n’a toujours pas pu voir de médecin et confirme que tout contact avec l’extérieur lui a été interdit par le directeur de prison en représailles de la mobilisation de sa famille sur son cas.
Le 27 septembre 2021, il entame une nouvelle grève de la faim pendant 63 jours avant qu’il y soit mis fin dans des conditions similaires à celle conduite en début d’année. Depuis le 7 octobre, tout échange avec l’extérieur lui avait été interdit afin qu’il ne puisse pas communiquer sur son état et sa grève de la faim.
Face à ses conditions d’incarcération inhumaines et à sa détention hors du territoire sahraoui loin de sa famille, Mohamed Lamine Haddi décide de mener une nouvelle grève de la faim. Le 15 mars 2022, après qu’il vient d’annoncer dans une lettre à l’administration pénitentiaire sa volonté de commencer une nouvelle grève de la faim, des gardes pénitentiaires ont fouillé sa cellule. Ils le battent sévèrement, le menottent et lui arrachent des poils de la barbe à l’aide d’une pince avant de pratiquer des techniques d’étouffement. Il est ensuite laissé sans soins malgré les conséquences physiques et psychologiques de ces violences.Il ne peut informer sa mère par téléphone que le 18 mars des actes de torture qu’il a subi.
Il est détenu depuis douze ans comme d’autres prisonniers de Gdeim Izik et a mené en 2021 deux longues grèves de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Pour en savoir plus: https://acatfrance.fr/appel-a-mobilisation/mohamed-lamine-haddi-torture-a-la-prison-de-tiflet-2
En 2022, la situation de Kenia Hernández s’est aggravée de façon particulièrement inquiétante. Kenia Hernández, qui coordonne le collectif Zapata Vive, lutte pour le droit à la terre et la résistance pacifique face aux modèles de développement néolibéraux de l’État mexicain. En 2020, avant son arrestation, elle avait notamment participé à une manifestation pacifique organisée devant un péage au sein de l’Etat du Mexique. Elle fait depuis plusieurs années l’objet d’une campagne de criminalisation pour son travail de défenseure des droits humains.
Le 18 octobre 2020, elle a été arrêtée arbitrairement par près de 22 policiers. Après plus d’un an en détention, elle a été condamnée le 19 février 2022 à dix ans et six mois de prison, après avoir été reconnue coupable en février 2022 de « vol avec violence ». Moins d’un mois plus tard, le 10 mars 2022, elle a été condamnée à 11 ans et trois mois de prison dans une autre affaire, entrainant une peine totale de 21 ans et 9 mois de prison. Elle fait encore l’objet de près de 8 procédures pénales. Ces accusations infondées visent à l’empêcher d’effectuer son travail de défenseure des droits et terroriser les défenseurs.
Pour dénoncer ses conditions de détention et le caractère arbitraire de son arrestation, elle a effectué une grève de la faim. Après plus d’un an et cinq mois passés en prison, elle n’a eu le droit de voir ses enfants qu’à sept reprises, ainsi que ses parents à trois reprises.
En reconnaissance de son combat pour la défense des droits des communautés indigènes de l’état de de Guerrero, elle a remporté le prix « Don Sergio Mendez Arcelo ». Cette distinction est considérée comme la plus importante reconnaissance pour les défenseurs des droits humains dans le pays.