Le 27 avril 2020, l’avocat Wang Quanzhang a enfin pu retrouver son épouse et son fils à leur domicile pékinois, après quatre ans et demi de détention dont trois années au secret, deux semaines de quarantaine et une semaine d’assignation à résidence à 400km de sa famille. Mais il reste privé de ses droits politiques pour 5 ans. Le 13 mai dernier, Wang Quanzhang a été rappelé à l’ordre par la police, qui l’a menacé d’être renvoyé à Jinan (soit à 400 km de sa famille) s’il « causait des problèmes » à Pékin et l’a admonesté pour avoir accordé des interviews à des médias depuis sa libération.
Avant son arrestation en août 2015, Wang Quanzhang travaillait pour le cabinet d’avocats Fengrui à Pékin. Il s’était spécialisé dans la défense de cas sensibles en Chine – dissidents politiques, journalistes, victimes de confiscation de terres, adeptes de Falun Gong…
Une grande rafle contre les avocats des droits humains a débuté en juillet 2015. Wang Quanzhang a été arrêté et détenu au secret durant plusieurs mois, sans accès à un avocat et sans aucune communication avec sa famille. En janvier 2016, les autorités ont annoncé qu’il était accusé de « subversion du pouvoir de l’État ». L’acte d’accusation de Quanzhang mentionne clairement ses activités de défense des droits humains, et notamment le fait qu’il ait protesté contre la torture de ses confrères avocats et fourni une assistance légale à des disciples de Falun Gong. Les autorités chinoises s’en prennent aussi à ses proches et ses soutiens.
Depuis l’arrestation de Wang Quanzhang, son épouse Li Wenzu a été souvent empêchée de délivrer des lettres à la Cour suprême réclamant le respect des procédures judiciaires entérinées par la loi chinoise. Les sept avocats successifs choisis par sa famille pour le représenter ont tour à tour été intimidés, harcelés, voire radiés du barreau et arrêtés.
Li Wenzu fait partie des « épouses 709 », celles dont les maris ont été arrêtés lors de la répression du 7 juillet 2015. Face au caractère arbitraire des détentions et au non-respect des procédures légales, ces femmes ont constitué un réseau de soutien. Elles ont multiplié les actions pour mieux dénoncer les manquements à la loi du régime chinois.
Ce n’est qu’en 2019 que Li Wenzu a pu rendre visite à son mari, pour la première fois en quatre ans. L’apparence et le comportement de ce dernier indiquaient clairement qu’il subissait des actes de torture, aux conséquences dramatiques.
Même libéré et de retour auprès de sa famille, la situation de Wang Quanzhang n’est pas réglée. Après une nouvelle période de quarantaine à son domicile de Pékin, il continue de subir une surveillance policière constante. Il doit également se reconstruire après plusieurs années de torture et de mauvais traitements ayant eu un lourd impact sur son état psychologique.
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Wang Quanzhang
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