Nguy Thi Khanh est une figure emblématique mondiale de la lutte contre le changement climatique. Elle a fondé une ONG, Green Innovation and Developement Centre (« GreenID », en anglais), visant à promouvoir l’énergie renouvelable au Vietnam. Elle a également mis en place un réseau de onze organisations gouvernementales vietnamiennes et internationales qui collaborent sur des problématiques énergétiques régionales. Pour l’ensemble de son travail, elle a reçu plusieurs prix internationaux dont, en 2018, le prestigieux Goldman Environmental Prize (en anglais), l’équivalent d’un prix Nobel de l’environnement, avant d’être arrêtée en février 2022 et condamnée cinq mois plus tard à deux ans d’emprisonnement. Nous avons appris qu’elle a finalement été libérée plus tôt que prévu, le 12 mai 2023.
Avant même son arrestation, sa notoriété l’a exposée à un harcèlement et une surveillance croissants de la part de ses opposants via des médias d’Etat et des campagnes de diffamation en ligne, pour avoir simplement exercé son droit à la liberté d’expression en prenant publiquement position en faveur des énergies renouvelables. Elle a ensuite fait l’objet d’un procès inéquitable. Ainsi, elle a été condamnée le 17 juin 2022 à deux ans d’emprisonnement pour des charges fallacieuses d’évasion fiscale par les autorités vietnamiennes, au motif qu’elle n’avait pas payé des impôts dus sur la somme reçue lors de la remise du Goldman Environmental Prize. Les autorités judiciaires ont nié le lien entre sa condamnation et ses activités liées au changement climatique. Or, l’arrestation de Nguy Thi Khanh s’inscrivait dans une vague d’arrestations de responsables d’ONG environnementales telles que GreenID. Par ailleurs, il ressort d’une déclaration publique de son époux qu’elle ignorait devoir payer ces taxes à l’époque. Elle avait ensuite reconnu ce défaut de paiement lors de son procès, précisant qu’elle était prête à l’honorer. En outre, il ne semble pas qu’elle ait été représentée par un avocat, en violation des standards internationaux sur le procès équitable. Les gouvernements des Etats-Unis, du Canada, du Royaume-Uni et de la France avaient unanimement et publiquement condamné cette décision.
Depuis, elle a publié un message sur sa page Facebook pour annoncer sa libération, soulignant le « bonheur infini » d’être de retour dans sa famille, de pouvoir « serrer dans ses bras des êtres chers, après seize mois d’isolement ». Elle a également remercié « tous ceux qui ont partagé [sa situation] et [l]’ont aidée personnellement et [sa] famille depuis un an et demi ». Nous sommes ravis d’apprendre cette nouvelle et continuons de la soutenir dans ses actions.
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