Kenia Ines Hernandez Montalvan*
Kenia Ines Hernandez Montalvan est défenseure des droits humains depuis longtemps. Elle est coordinatrice du Colectivo Libertario Zapata Vive, un mouvement d’agriculteurs qui défend le droit à la terre et qui promeut différentes formes de résistance pacifique contre les modèles économiques ayant une approche néolibérale imposée par l’Etat mexicain.
Entre juin et octobre 2020, elle a été arrêtée 3 fois sur de fausses accusations pour transformer en infractions pénales ses revendications et activités pacifiques et légitimes en faveur des communautés paysannes. Depuis octobre 2020, elle est détenue dans des conditions indignes qui menacent sa santé et le parquet multiplie les affaires à son encontre.
Le 6 juin Kenia Ines Hernandez Montalvan a été arrêtée alors qu’elle manifestait pacifiquement pour exiger la libération de prisonniers politiques de l’Etat de Guerrero. Placée en détention préventive jusqu’au 11 juin, elle a comparu devant un juge du tribunal de contrôle de la juridiction d’Ecatepec et a été placée en liberté conditionnelle.
Le 18 octobre 2020, elle est de nouveau arrêtée par des policiers non identifiés. La défenseure a été incarcérée sur l’accusation de vol avec violence.
Le 25 octobre 2020, un nouveau mandat d’arrêt contre Kenia Inés Hernández, cette fois de nature fédérale, a été demandé et accepté pour le crime présumé d’«attaques sur la voie publique». La défenseure devait être placée en liberté conditionnelle le 25 octobre, mais elle a été de nouveau arrêtée au Centre de réadaptation sociale de Santiaguito, à Almoloya de Juarez, quelques heures avant sa libération. Plusieurs affaires ont été ouvertes contre elle depuis son incarcération. Le 25 mars 2021, Kenia et ses avocats ont été informés par le parquet qu’une nouvelle enquête a été ouverte.
Depuis octobre 2020, elle était en détention préventive dans une prison de sécurité maximale, le Centro Federal de Readaptacion Social Femenil. Le 16 janvier 2021, la procureure a réclamé une peine de 5 ans d’emprisonnement contre elle. Cela fait donc 6 affaires ouvertes, preuves d’un véritable acharnement contre elle qui apparaît comme femme, indigène et engagée.
Aujourd’hui c’est sa santé qui inquiète considérablement. Le 1er avril 2021, Kenia Inés Hernández Montalván a informé le juge de contrôle d’Acapulco, qu’elle souffrait de fièvre, de maux de tête, de maux d’estomac, de frissons et de douleurs corporelles générales. Le juge aurait demandé des informations au centre de détention au sujet des conditions de détention de la défenseure. Kenia Inés Hernández Montalván pense que les maux dont elle souffre sont causés par les mauvaises conditions sanitaires du centre de détention où elle est incarcérée, où elle doit boire de l’eau non potable et manger des aliments de mauvaise qualité et de faible valeur nutritionnelle et ce, depuis octobre 2020.
Une manifestation s’est tenue à Mexico le 18 mars devant les locaux du Procureur Fédéral, pour réclamer sa libération, cinq mois après son arrestation. La pratique consistant à porter des allégations infondées contre les défenseur-es des droits humains, cherche à intimider ceux et celles qui œuvrent pour la promotion et la protection des droits humains au Mexique.
*La situation de Kenia Ines Hernandez Montalvan à la publication de ce texte.
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