Kenia Inés Hernández Montalván est avocate et défenseuse des droits humains de longue date au Mexique. Elle est fondatrice du Collectif Zapata Vive, association qui lutte pour le droit à la terre et résiste pacifiquement aux modèles de développement néolibéraux de l’État mexicain.
Kenia s’est consacrée à la défense des droits des femmes, des peuples indigènes et du territoire. En raison de son travail, elle a reçu plusieurs menaces de mort de la part de groupes armés de l’État de Guerrero. Cette situation l’a obligée à quitter son territoire et à chercher protection et refuge dans la ville de Mexico, d’où elle a continué ses combats.
Le 6 juin 2020, la défenseuse a été arrêtée alors qu’elle manifestait pacifiquement dans un péage autoroutier pour exiger la libération de prisonniers politiques de l’Etat de Guerrero. Placée en détention préventive jusqu’au 11 juin de la même année, elle a comparu devant un juge du tribunal de contrôle et a été placée en liberté conditionnelle. Cependant, le 18 octobre 2020, elle a été à nouveau incarcérée sur l’accusation de vol avec violence.
Le 24 octobre de la même année, un juge a prononcé une autre libération sous contrôle judiciaire pour affronter cette seconde accusation. Cependant, le lendemain, au lieu d’être libérée, Kenia a été envoyée dans une prison fédérale de haute sécurité, accusée d’ « attaques aux voies de communication ». Depuis lors, Kenia est privée de liberté.
A ce jour, dix affaires pénales sont connues contre Kenia Hernandez. Elle est actuellement sous le coup de deux condamnations à plus de 20 ans de prison pour le crime de vol avec violence, dans lequel il a été démontré au moyen d’une enquête que Kenia se trouvait à plus de 600 kilomètres de distance du lieu des événements.
En ce qui concerne les huit autres affaires pénales, Kenia est accusée du crime présumé d’attaques sur la voie publique. À plusieurs reprises, le juge l’a qualifiée de « femme dangereuse et insoumise » qui doit être placée en détention provisoire pour éviter les soulèvements. En effet, ils ont demandé qu’elle soit transférée dans une prison de haute sécurité, où elle est actuellement détenue dans des conditions indignes qui menacent sa santé physique et mentale.
La criminalisation de Kenia promeut une stigmatisation collective et envoie un message d’intimidation aux défenseurs des droits de la terre au Mexique. En outre, l’ouverture d’enquêtes criminelles infondées à leur encontre a un effet dissuasif sur leur engagement et peut paralyser leur travail de défense des droits humains.
Pour lui écrire :
Fabiola Vite Torres
Para Kenia Hernandez
Tercera cerrada de Nicolás Bravo 11
Colonia barrio Norte, Atizapán de Zaragoza
Estado de México, México C.P. 52960