Huang Qi est un journaliste et un défenseur des droits humains détenu depuis plus de deux ans dans le Sud de la Chine. Son procès s’est tenu en secret le 14 janvier 2019, sans verdict annoncé pour le moment.

Qi est le fondateur du site d’informations indépendant 64Tianwang, qui documente depuis 1998 les violations des droits humains commises en Chine et est par conséquent censuré en Chine continentale. Le journaliste avait déjà été condamné à des peines de prison à deux reprises après avoir publié des articles sur la répression du mouvement pro-démocratie de 1989 (5 ans de prison) et enquêté sur les potentielles failles des infrastructures qui avaient entraîné la mort de milliers d’écoliers lors d’un tremblement de terre en 2008 (3 ans de prison).

Le 28 novembre 2016, Qi a été arrêté et accusé cette fois de « divulgation de secrets d’État à l’étranger », passible de la peine capitale selon la législation en vigueur. Au cours de ses 26 mois en centre pénitentiaire, Huang Qi a indiqué avoir été torturé et soumis à des mauvais traitements par des policiers et roué de coups par d’autres détenus. Il a aussi été victime de refus de soins dans le but de lui arracher des confessions. Malgré tout, il a toujours refusé de plaider coupable. Ces mauvais traitements sont d’autant plus graves que le journaliste garde d’importantes séquelles physiques contractées lors de ses précédents séjours en prison et camp de travail. Il souffre notamment d’une maladie rénale chronique, d’hydrocéphalie et d’autres affections cardiaques et hépatiques. Les proches de Qi craignent qu’il ne survive pas à ses conditions de détention. Sa mère, âgée de 85 ans, se bat sans relâche pour la libération de son fils et subit le harcèlement constant des policiers. Son avocat a été radié du barreau quelques semaines avant le procès.