Dans un contexte de répression quasi-permanente depuis 2013, Eman Al-Helw et Hossam Ahmed sont arrêté.es le 28 février 2019, comme 70 autres personnes, dans le cadre d’une campagne d’arrestations de masse. Cette dernière a été déclenchée en répression des critiques exprimées sur les réseaux sociaux au sujet de l’action du gouvernement et des appels à manifester en raison d’un accident de train en gare de Ramsès au Caire qui a fait 22 morts et 43 blessés le 27 février 2019.
Eman, actrice, et Hossam, homme transgenre, sont des défenseur.es des droits humains, notamment des droits des membres de la communauté LGBTIQ+. Iels ont d’abord été détenu.es pendant quatre jours dans un lieu inconnu avant d’être présenté.es devant le procureur de la sécurité d’État le 4 mars 2019, au motif de participation au soutien d’une organisation terroriste et d’utilisation de comptes Facebook personnels pour commettre un crime puni par la loi. Le 3 mars 2020, le procureur a une nouvelle fois décidé du renouvellement de la détention d’Eman Al-Helw et Hossam Ahmed pour 45 jours additionnels.
Le 18 mars 2019, les autorités pénitentiaires ont forcé Eman et Hossam à subir un examen physique complet, notamment de leurs parties génitales, par des médecins d’un hôpital, contre leur volonté et sans aucun fondement médical, ce qui constitue une violation flagrante de leur intégrité physique et mentale.
Hossam était par ailleurs en possession d’un certificat médical délivré par un hôpital décrivant sa situation et la thérapie hormonale induite par son processus de transition, précisant également qu’il n’avait encore subi aucune opération. En conséquence, cet examen était absolument injustifié. Hossam s’est également vu refuser l’accès à sa thérapie hormonale par les autorités égyptiennes depuis son arrestation.
Les forces de police en Égypte pratiquent couramment des examens forcés, anaux comme corporels, particulièrement sur les personnes issues de la communauté LGBTQI et ainsi que sur des militantes. Ces pratiques sont reconnues comme « une forme de traitement cruel, dégradant et inhumain qui peut équivaloir à de la torture » selon plusieurs experts et mécanismes des Nations.
Eman Al-Helw et Hossam Ahmed sont également constamment soumis à différentes formes de harcèlement physique ou d’abus psychologiques. Depuis leur premier jour de détention, iels sont détenu.es dans une cellule souterraine dans un commissariat de police, sans accès à l’air extérieur ou à la lumière du soleil. En raison de leur identité de genre/orientation sexuelle, les autorités égyptiennes considèrent qu’iels ne peuvent se mélanger à « la population normale » et ont refusé de les transférer dans une prison.
Pour leur écrire
حتى ولو كنت بعيداً عنك أنت دائماً بأفكاري و مشاعري،
اتمنى لك الصبر و طول البال خلال هذه المرحلة الصعبة
Association ANKH
Action Eman Al-Helw et Hossam Ahmed
116 avenue Paul Vaillant Couturier
94400 Vitry-sur-Seine
France