En pleine campagne pour l’élection présidentielle d’août 2016, alors que le candidat sortant Ali Bongo est en déplacement dans le département du Haut-Ntem, Bertrand Zibi Abeghe, alors député du PDG (parti au pouvoir), décide, le 23 juillet 2016, de démissionner publiquement de ce parti et de le faire devant Ali Bongo, en plein meeting. Un mois plus tard, dans la nuit du 31 août 2016, le jour de la proclamation des résultats controversés de la présidentielle donnant Ali Bongo vainqueur après un processus électoral non transparent, Bertrand Zibi Abeghe, est arrêté au sein du quartier général du candidat de l’opposition Jean Ping. Il passe les quatre premiers jours de sa détention à la Direction générale des recherches, où il est maintenu au secret. Il subit alors des violences. Il est ensuite transféré à la prison centrale de Libreville.
Le 25 septembre 2017, après huit mois de détention provisoire, la justice gabonaise indique à Bertrand Zibi Abeghe qu’il est poursuivi pour « détention illégale d’une arme à feu, « non-assistance à personne en danger » et « crime contre la paix publique ». Sa dernière rencontre avec le juge date de mai 2018.
Bertrand Zibi Abeghe est un prisonnier politique, détenu pour avoir voulu démissionner du parti au pouvoir devant le président de la République Ali Bongo, en pleine campagne électorale. Il a été bastonné à plusieurs reprises en détention, enchaîné, encagoulé. Il a ensuite été placé à l’isolement. Ses avocats, qui lui ont rendu visite, l’ont trouvé hagard, marchant avec difficulté et le corps couvert d’hématomes. Il leur a indiqué qu’il n’avait ni bu ni mangé depuis trois jours. Une plainte pour torture a été déposée par ses avocats. Cette plainte a été rejetée sans justification. A différentes reprises, Bertrand Zibi Abeghe a été privé d’eau et de nourriture plusieurs jours d’affilé. Il a également fait l’objet de mesures disciplinaires injustifiées dont des enfermements à l’isolement dans une cellule sans lumière ayant seulement quelques trous d’aération ; cellule où la température est extrêmement élevée. Aujourd’hui, Bertrand Zibi Abeghe est détenu depuis bientôt 4 ans au sein du quartier disciplinaire appelé « C.A » en compagnie d’environ 90 autres détenus. En juillet 2019, il a été jugé et condamné à 6 ans de prison. Le procès en appel de Bertrand Zibi Abeghe, devant la Cour d’appel de Libreville, devait débuter le lundi 9 février 2020 au matin. Le jour J, le prévenu n’avait pas été extrait de sa cellule et la partie civile était absente.
L’ouverture du procès en appel avait par conséquent été renvoyée au 16 mars 2020. Les audiences au tribunal de Libreville sont suspendues depuis le lundi 16 mars en application des mesures gouvernementales relatives au Covid 19. Le procès en appel est donc reporté sans qu’aucune date n’ait été donnée.
Pour lui écrire
« Je suis en pensée avec vous et vous souhaite force et courage dans cette épreuve. »
ACAT-France—GABON
Action NDV 2020
Bertrand Zibi Abeghe
7, rue Georges Lardennois
75019 Paris
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